Tous les groupes ne naissent pas égaux dans l’art de la pochette. Ainsi, qui aurait cru dénicher un joyau immortel sous l’immonde pochette de Pet Sounds où nos garçons de plage préférés habillés comme des sacs donnent à bouffer à des chèvres ?

Parfois, la pochette est un indice flagrant du label qui a sorti l’œuvre. On songe évidemment ici au 4AD de la grande époque, chaque pochette portant le sceau éminemment reconnaissable du génial graphiste maison, le regretté Vaughan Oliver, alias 23 Envelope.

Dans le cas de Neurosis, on peut dire que les pochettes offrent à l’œil un avant-goût assez juste de ce nos oreilles vont trouver à l'intérieur. Ces textures denses, entrelacées, inquiétantes comme une forêt vierge où l’on se serait égaré, sont assez évocatrices du « slow metal » expérimental et un peu sale qui est devenu la marque de fabrique de ces ténébreux californiens.

Sorti en 2001, A Sun That Never Sets était déjà le septième album de ce groupe fondé en 1985 et pas officiellement séparé, même s'il n’a plus sorti d’album depuis l’éviction en 2019 de son chanteur-guitariste Scott Kelly pour des histoires (sombres, aussi !) de violences familiales.