2009 : Bien que mes études auraient dû absorber tout mon temps, mon énergie est entièrement dirigée vers un unique objectif : tout connaître de la musique, ne rien rater, ne rien négliger, la boulimie quelqu’en soient les conséquences. J’écume les forums, je lis des dizaines de blogs, et j’en ouvre un, puis deux. Sûr de mon goût, je classe, je guide, je tranche et je milite. Initié par un camarade au rock underground, nous nous jetons – surtout lui – sur des catalogues de label, comme des chercheurs d’or persuadés d’être les premiers sur un filon. Notamment Warp qui fête ses 20 ans cette année là. On ne recule devant rien et on s’enthousiasme devant la moindre boucle synthétique. Venus ensemble à la Route du Rock, les 3 jours ont tout du pèlerinage tant l’affiche concentre toutes nos obsessions du moment, en premier lieu Grizzly Bear, Deerhunter et A Place to Bury Strangers. Comme tout le monde, le retour de My Bloody Valentine nous intrigue, mais il y a un concert qu’on ne raterait pour rien au monde. Le samedi soir, il y a un de nos DJ préférés, qui vient non pas de l’écurie Warp, mais de Domino : Four Tet. Je ne sais pas si c’est l’attente, la fatigue ou la qualité réelle du concert, mais j’en garde un souvenir dingue. Une heure à bouger en pleine nuit sur la musique d’un gars dont l’unique jeu de scène consiste à être penché sur son Mac.
2010 : Je suis invité à participer à l’éphémère Top des Blogueurs. Je fais le choix d’appuyer la candidature de Deerhunter, un peu effrayé à l’idée que le snobisme de certains l’exclut de la liste. Le nouvel album de Four Tet, synthèse parfaite de son amour des samples acoustiques et de son virage club depuis sa collaboration avec Burial, récolte sans surprise les faveurs de tout le monde. Chez moi, il n’atteint que la 10e place. Aujourd’hui je peux le dire : avec Deerhunter, c’est un des seuls albums que je réécoute encore de mon top de l’époque, et je n’ose même pas penser aux autres retournements de veste opérés depuis. Je suis désormais plus sage, et je peux l’avouer sans honte : Four Tet est un des meilleurs moments que j’ai vécu en concert et cet album méritait amplement l’unanimité critique de notre petit cercle de l’époque.
Genre: Electronica, HouseTop #20 de la journée |
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