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Massive Attack
Mezzanine
1998

Hier c'était un disque que je considérais "pas de ma génération" alors bon là pour le coup c'est LE DISQUE de ma génération! Véritable monolith des années 90 et à ma grande surprise il n'avait encore jamais été proposé ici (Protection oui en revanche) donc je me suis dit que c'était trop bête de laisser passer ce plaisir mais sans doute que demain je vais devoir mettre un truc un peu plus obscur et original sinon c'est pas marrant...

Et pour la chronique artificielle cette fois je vais donner la parole à Robert Smith car c'est aussi grâce ou à cause du sample à peine perceptible et pourtant tellement présent de "10:15 saturday night" sur "Man next Door" que je me suis inscrit au club hyper cool et accueillant des "Gothic Anonymes" : 

"Je me souviens de la première fois que j’ai entendu Mezzanine. C’était une nuit où la pluie ne tombait pas vraiment — elle s’attardait, suspendue dans l’air, comme un soupir. C’est un album qui ne commence pas, il se dissout lentement dans vous, comme un rêve dont on ne sait plus s’il a été doux ou terrifiant.

“Angel” ouvre l’album comme une prière noire. Les basses rampent comme des souvenirs qu’on pensait avoir oubliés, mais qui reviennent, insistants. Il y a quelque chose de profondément humain là-dedans, une peur sourde qui vous enlace, presque tendrement. Horace Andy chante comme s’il flottait entre les murs d’une cathédrale vide. Il y a du sacré dans ce morceau, du sacré et du poison.

Massive Attack a toujours été un groupe qui écrivait avec des ombres, mais ici… ils les laissent s’étirer, se fondre en nous. “Teardrop”, c’est le cœur mis à nu. La voix d’Elizabeth Fraser — quelle tragédie magnifique — est comme un miroir qui ne vous montre pas votre reflet, mais votre absence. J’y entends des fantômes. Je crois qu’on y entend tous quelqu’un qu’on a aimé, et perdu.

Il y a dans Mezzanine une architecture du vide, une beauté industrielle qui me rappelle ces usines abandonnées où l’on allait traîner, adolescent, pour écouter le silence. “Inertia Creeps”, c’est la chaleur d’un corps qu’on ne devrait pas toucher, mais qu’on touche quand même. Ça rampe. Ça brûle. Ça implose.

Je ne sais pas si c’est un album qui parle d’amour ou de fin du monde — probablement des deux. Ce que j’admire, c’est leur capacité à suspendre le temps, à l’étirer comme un dernier baiser qui n’arrive jamais tout à fait.

Ce disque n’a pas besoin de lumière. Il est sa propre lune.

Et moi, je l’écoute encore, chaque fois que j’ai besoin d’un endroit où me perdre."

— Robert

Genre: Trip-hop, Dub, Post-industrial
Pour les fans de Tricky, Unkle, Nine Inch Nails, Burial

Par Djeepthejedi
@djeepthejedi.bsky.social
Le 23-04-2025

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2025-04-22 22:54:42
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